C'est le terme de langue qui s'impose à nombre de linguistes actuels pour évoquer le champenois. Ainsi le pionnier en Champagne des recherches linguistiques, Henri Bourcelot (CNRS), auteur de l'Atlas linguistique de Champagne et de Brie, déclarait "se réjouir" du terme de langue champenoise et Willy Bal, professeur émérite de l'Université de Louvain, considère le terme de dialecte (définition du petit Robert : "variété régionale d'une langue") comme impropre : "Nos langues régionales sont des langues différentes de la langue officielle et non de simples variations locales de celle-ci"

Cette langue se retrouve dans toute la Champagne historique, c'est à dire dans l'actuelle région Champagne-Ardenne (hormis la pointe de Givet, de langue wallonne) ainsi que dans la Brie champenoise (Meaux-Provins) et la Champagne icaunaise (Sens, St-Florentin, Tonnerre). Son ancienneté est attestée dès l'époque de Rachi (1040-1105) qui fait état des "paissiaux" (piquets de vigne) ou des "roises" (étendues d'eaux calmes où l'on fait rouir le chanvre) et au siècle suivant, Chrétien de Troyes emploie dans son oeuvre nombre de traits champenois.

La contribution à l'Anthologie, Paroles d'oil, nous permet de dévoiler plusieurs textes, de genres littéraires fort différents, allant de la pièce de théâtre au poème, et même jusqu'à la bande dessinée contemporaine.

En effet, malgré la répression linguistique qui a sévi chez nous comme ailleurs, le champenois, loin de s'éteindre, connait a notre époque, un certain regain.

A tel point qu'en Belgique un décret reconnait parmi les langues régionales endogènes le champenois parlé dans cinq communes frontalières (vallée de la Semois), et que le champenois figure officiellement depuis 2001 sur la liste des langues de France reconnues par le ministère de la culture.